Dans cet article, nous allons nous intéresser à la conception pascalienne de l’amour. Naturellement, Pascal est un auteur dont il faut maîtriser la pensée dans le cadre de thème de CG 2022 aimer ». Quelques mots sur Pascal et son ouvrage Pensées » Pascal, contemporain de Descartes, est un scientifique, philosophe et théologien français du XVIIe siècle. Le texte étudié dans cet article est la pensée 688 de ses célèbres Pensées. Cet ouvrage, posthume, rassemble les considérations diverses de l’auteur sur des questions philosophiques et théologiques. Il constitue principalement un plaidoyer en faveur du christianisme. La question philosophique posée dans ce texte Pascal pose ici deux questions liées l’une à l’autre qu’est-ce que le moi ? Peut-on aimer quelqu’un ? Les enjeux de la question Pour bien comprendre l’intérêt de la question, il faut saisir ses enjeux Pascal a en tête la métaphysique de Descartes, qui distingue pour toute chose la substance d’une part, le support, et ses accidents ou qualités d’autre part. Cette conception pose d’importantes questions quant à l’identité du moi. D’autre part, l’objectif de Pascal est également théologique il cherche à amener l’idée que le seul véritable amour est l’amour de Dieu. La thèse de Pascal La double thèse défendue par Pascal est donc la suivante le moi est introuvable et l’on ne peut aimer que les qualités d’une personne, jamais la personne elle-même. Le plan du texte Le texte s’ouvre sur la question fondamentale qui y est traitée qu’est-ce que le moi ? On envisage premièrement deux réponses possibles à la question, réponses que Pascal rejette tour à tour le moi est une personne indéfinie ; le moi est ses qualités physiques. Cette deuxième question permet de traiter conjointement la seconde question peut-on aimer quelqu’un ? La deuxième partie du texte évalue une troisième réponse le moi, ce sont les qualités intérieures, les qualités de l’âme. Aimer les qualités intérieures de quelqu’un, ce serait donc bien l’aimer lui. Mais Pascal rejette également cette troisième réponse. Dans une troisième et dernière partie, Pascal évalue une autre réponse possible à la question de l’amour aimer quelqu’un, c’est l’aimer lui, indépendamment de ses qualités. Cette réponse est également rejetée, et Pascal conclut qu’on ne peut jamais aimer que des qualités. I – Qu’est-ce que le moi ? 1 La définition de la nature du moi Pascal commence par poser directement la question auquel le texte essaie de répondre qu’est-ce que le moi ? Il s’agit donc ici de définir le moi, d’identifier sa nature. On pourrait reformuler la question comme suit où notre identité se loge-t-elle ? Qu’est-ce qui fait que nous sommes cette personne-ci plutôt que cette personne-là ? 2 Réponse 1 le moi est une personne en général La première réponse possible envisagée par Pascal est la suivante le moi, c’est une personne, une personne en général. Si je me place à la fenêtre pour regarder les gens qui passent, je vois des moi. Cette réponse est bien évidemment insatisfaisante quand je me demande ce que je suis moi, ou ce qu’il est lui, je ne me demande pas si je suis ou non, s’il est ou non une personne ; je pose une question plus précise je veux savoir ce qui fait que je suis, moi, une personne particulière, cette personne-ci, et qu’il est, lui, une autre personne particulière, cette personne-là. Le passant dans la rue n’est qu’une personne en général, dont je n’ai pas encore perçu l’identité propre. Le passant, de ce point de vue, n’est donc pas un moi. 3 Réponse 2 le moi est un ensemble de qualités physiques Pascal envisage donc une deuxième réponse, un peu plus crédible que la première le moi se définit comme un ensemble distinct de propriétés physiques. Le moi est l’ensemble des propriétés d’un corps, comme par exemple la beauté. Ces qualités physiques permettent bien de distinguer les moi, car on ne possède pas tous les mêmes. Cette deuxième réponse permet d’introduire la sous-question du texte peut-on aimer quelqu’un ? On pourrait la reformuler comme suit qu’est-ce qu’il faudrait aimer pour aimer vraiment une personne singulière, un moi ? Si l’on répond à cette question, alors on aura aussi répondu à la question de la nature du moi. Si je sais ce qui fait que j’aime Jeanne et pas une autre, je sais aussi ce qui constitue le moi, l’identité de Jeanne. D’où la déviation de Pascal par la question de l’amour pour répondre à celle de la nature du moi. Cependant, Pascal rejette aussi la réponse 2. Si j’aime Jeanne pour sa beauté ou n’importe laquelle de ses propriétés physiques, ce n’est pas vraiment Jeanne que j’aime, mais, en termes métaphysiques, un accident » de Jeanne, et en termes communs, une propriété superficielle et muable de la personne de Jeanne. En effet, une maladie pourrait supprimer cette qualité superficielle de Jeanne sans tuer Jeanne pour autant dans un tel cas, je cesse d’aimer Jeanne alors qu’elle ne cesse pas d’exister. Ce n’est donc pas vraiment Jeanne que j’aimais. Pascal ne fait ici que traduire un sentiment commun ce n’est pas vraiment aimer une personne que de l’aimer parce qu’elle est belle, ou blonde, ou grande. L’amour suppose un attachement à des propriétés plus profondes de la personne. II – Réponse 3 Aimer l’autre = aimer ses qualités intérieures 1 La réponse de la pensée commune Le deuxième moment de la réflexion de Pascal est donc consacré à une troisième réponse, plus solide et plus intéressante que les deux premières aimer quelqu’un, c’est aimer ses propriétés psychiques. Le moi se situe donc dans les propriétés de l’âme de la personne. Ici encore, Pascal traduit une idée commune on n’aime vraiment quelqu’un que quand on l’aime pour sa beauté intérieure » et non pour sa beauté extérieure ». Ces qualités intérieures qu’on apprécie, ce sont par exemple l’intelligence ou la mémoire. Et, tandis que les deux premières réponses semblaient évidemment peu convaincantes, celle-ci paraît solide. 2 La critique de Pascal les qualités intérieures sont également superficielles et muables Mais Pascal la refuse également. Il se sépare donc ici clairement de la pensée commune. Il faut comprendre pourquoi. Il faut pour cela se souvenir de la critique que Pascal faisait à la réponse 2 aimer quelqu’un, ce serait aimer ses qualités physiques. Nous avons vu que les qualités physiques n’étaient que des accidents », des propriétés superficielles et muables de la personne. Mais, explique Pascal, cet argument vaut également pour les qualités psychiques. Admettons que j’aime Jeanne non pas parce qu’elle est belle, mais pour ses qualités intérieures, c’est-à-dire parce qu’elle est intelligente et qu’elle a une mémoire remarquable qui me fait chavirer. Là encore, une maladie ou une autre mésaventure pourrait supprimer ces qualités mentales de Jeanne sans tuer Jeanne. Si j’aimais Jeanne pour son intelligence, je cesserai donc de l’aimer alors qu’elle ne cesserait pas d’exister. Ce n’est donc pas Jeanne en elle-même que j’aimais. III – Réponse 4 aimer l’autre = l’aimer indépendamment de ses qualités 1 L’ultime solution Si l’amour véritable de l’autre ne consiste ni dans l’amour de ses qualités corporelles, ni dans l’amour des qualités de son âme, il semble ne rester qu’une solution pour aimer aimer l’autre indépendamment de toutes ses qualités, c’est-à-dire en quelque sorte aimer son corps pur et aimer son âme pure. En termes métaphysiques, c’est dire qu’il faudrait aimer uniquement la substance » de l’autre, et non ses accidents. La substance, c’est le support permanent sur lequel viennent se fixer nos accidents ou qualités muables. La substance corporelle de Jeanne, c’est le corps de Jeanne abstraction faite de toutes ses propriétés particulières sa forme, sa beauté, sa taille, etc.. La substance spirituelle ou âme de Jeanne, c’est l’âme de Jeanne abstraction faite de toutes ses propriétés particulières son intelligence, sa mémoire, etc.. Il s’agit évidemment d’une chose qu’on ne peut pas voir dans la réalité, mais qu’on peut simplement concevoir intellectuellement. Aimer vraiment le moi de Jeanne, et non ses qualités changeantes, ce serait donc aimer la substance pure de Jeanne. Si j’aime Jeanne de cette manière, je l’aime même si elle change du tout au tout, même si elle perd sa beauté, son intelligence ou sa mémoire. 2 La critique de Pascal un amour impossible et injuste Mais, pour Pascal, un tel amour est impossible et, s’il était possible, il serait injuste. C’est d’abord impossible parce que nous ne pouvons pas aimer une simple notion abstraite, qui n’a rien à voir avec Jeanne telle qu’elle se présente en chair et en os dans mon expérience sensible. Cet amour pur serait, en outre, un amour sans raison si j’aime la substance pure de Jeanne indépendamment de ses qualités, j’aime finalement en Jeanne ce qui est exactement semblable dans tous les hommes. Tous les hommes, considérés indépendamment de leurs qualités, sont des substances pures. Aimer Jeanne de cette amour pur, ce serait donc exactement aussi absurde que d’aimer soudainement n’importe lequel des passants qu’on imaginait au début du texte. Ainsi, en cherchant ce qui faisait l’identité profonde de Jeanne, j’en arrive finalement à quelque chose qui, paradoxalement, la rend au contraire exactement semblable à tous les autres. Mais cet amour, ensuite, serait injuste. Si j’aime indépendamment des qualités de l’aimé, mon amour est une forme de partialité arbitraire. En effet, comme on vient de le dire, tous les hommes sont au fond des substances pures absolument identiques l’une à l’autre. Aimer spécifiquement la substance pure de Jeanne, c’est donc commettre une injustice envers tous les autres, la justice consistant à traiter identiquement les cas identiques. 3 Conclusion le moi est introuvable et l’on n’aime jamais que des qualités Pascal répond donc comme suit aux deux questions fondamentales du texte. À la question de la nature du moi, il répond que celui-ci est introuvable. Il ne se trouve ni dans les qualités ou accidents, qui peuvent changer sans que le moi soit détruit, ni dans la substance pure du moi, qui est identique chez tous. À la question de l’amour, il répond qu’on n’aime jamais vraiment un moi puisque celui-ci est introuvable, mais seulement les accidents ou qualités superficielles de la personne. Que j’aime Jeanne pour sa beauté ou pour son intelligence, c’est toujours les qualités qui sont à la surface de son corps et de son âme que j’aime, et non son corps ou son âme eux-mêmes. Pour résumer ce texte de Pascal à l’aune du thème aimer » Pascal traite ici conjointement 2 questions qu’est-ce que le moi ? Peut-on aimer quelqu’un ? Il montre d’abord que le moi ne peut être défini comme étant la personne en général. Il montre ensuite qu’on ne peut le définir comme une somme de propriétés physiques. Aimer quelqu’un, ce n’est pas aimer simplement ses qualités physiques. Mais, paradoxalement, ce n’est pas non plus aimer ses qualités intérieures ». En effet, de même que la beauté n’est qu’une qualité périssable du corps, l’intelligence n’est qu’une qualité périssable de l’âme. Cependant, il n’est pas non plus possible d’aimer quelqu’un indépendamment de toutes ses qualités corporelles ou spirituelles, d’aimer son corps pur ou son âme pure ce serait à la fois impossible et injuste. On peut donc conclure que le moi n’est trouvable ni dans les qualités du corps, ni dans les qualités de l’âme, ni dans le corps pur, ni dans l’âme pure. On peut aussi conclure qu’on ne peut jamais aimer que les qualités d’autrui, et non son moi profond.0004:34 - durée : 00:04:34 - Un été avec Pascal - par : Antoine Compagnon - Il y avait en Pascal un jouteur et un joueur. Il aimait les masques, les doubles,
Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisPour Pascal, le moi était haïssable formule de moraliste, qui estime que le moi est injuste », tyrannique », qu'il se fait centre du tout ». Loin du texte, près des réalités, Paul Valéry commente Le moi est haïssable..., mais c'est celui des autres. »Pour nos contemporains, pour les prophètes de la mort de l'homme », le moi n'est pas seulement détestable ; il est suspect, il est décevant, il est frelaté, il est inconsistant simple effet de surface ». Ce n'est plus une formule de moraliste ; c'est une formule d'analyste. Le moi cède, non sous la pression de la bienséance et de l'ascèse selon les équations pascaliennes politesse = moi couvert », non ôté » ; piété = moi anéanti », mais sous les coups de l'épistémologie. C'est que nos contemporains ont lu Marx, Freud, Nietzsche. Ils ont appris que la vérité du moi n'est pas dans le moi, qu'elle est dans l'infrastructure économique, dans l'inconscient, dans le rapport de la force à la force comme affirmation de la vie. Mieux encore ils ont appris du linguiste, du logicien, du biologiste, en général de la nouvelle science de l'homme, pourquoi et en quoi il importe de substituer à la notion humaniste de l'homme un objet d'étude anthropologique qui n'a plus rien d'anthropomorphique, qui n'est qu'une variante entre beaucoup d'autres d'un thème organisateur partout répandu dans le social comme dans le vital, dans l'animé comme dans l'inanimé, car la science n'atteint que du cosmique au sens grec du rangé, du disposé, du distribué, du déjà réparti. C'est pourquoi ce théâtre d'ombres qu'est la conscience ne les intéresse plus. Le mirage se dissipe. Le moi disparaît avec l'émoi. Là où étaient l'agitation, la prétention, et aussi l'insatisfaction, ont pris place l'ordre, la syntaxe, la quoi on pourrait opiner que l'effacement du sujet » prépare de belles revanches et que, déjà, sous nos yeux, s'amorce la réaction, le mouvement compensateur éloge de la différence, de la singularité, éloge de ce qui résiste à la logique, de ce qui heurte et fracture le système les mauvaises langues, les esprits de peu disent même que le paradoxe est grand d'une époque où le moi tombe en disgrâce et s'érige en souci, où il s'abolit, se dorlote, réclame à la fois d'être dissous, soigné, compris, guéri.Une observation plus généreuse éloigne des jugements simplistes. Il y a bien deux courants dans la philosophie de notre temps un courant logique ou logiciste et un courant antilogique, plus exactement hétérologique, pour reprendre un terme de Georges Bataille. Mais ces deux courants se complètent plus qu'ils ne s'opposent, et même ils s'accordent lorsqu'il s'agit de mettre le moi en sont les techniques conceptuelles de la science, la formalisation logique, qui permettent d'ordonner l'humain, le qualitatif de l'homme, comme elles ordonnent le physique, le qualitatif de la nature une mathématique de l'ordre se distingue d'ailleurs d'une mathématique de la quantité. Ce sont elles qui dégonflent le mieux, qui crèvent comme bulle la fausse intériorité de la conscience. S'il n'y a plus de moi, si le sujet psychologique n'était qu'enflure, redondance, construction en trompe l'œil, c'est parce qu'un schéma structural a été révélé sous le désordre des apparences. Même les mythes, la foison des mythes, le foisonnement du mythe recouvrent une algèbre de l'échange, un arrangement du monde et de la société, une réglementation du rapport à autrui et, par contrecoup, du rapport de soi à soi.En même temps, non contradictoirement, c'est une volonté de transgression, un appétit de contestation radicale qui a défait le moi, qui a sapé ses édifices imaginaires et qui l'a finalement replié dans une totalité anonyme, dans un ordre de base que dissimulait ou falsifiait la conscience subjective. On a détruit ses effets », mais pour le rendre à ses causes. Manœuvre réussie grâce à la science et néanmoins initiative venue de pl [...]1 2 3 4 5 …pour nos abonnés, l’article se compose de 19 pagesÉcrit par ancienne élève de l'École normale supérieure, agrégée de l'UniversitéHenry DUMÉRY professeur de philosophie à l'université de Paris-X-NanterreClassificationPhilosophieHistoire de la philosophie occidentalePhilosophiePhilosophie généraleÊtrePhilosophiePhilosophie généraleIdentitéPhilosophiePhilosophie généraleSujetSciences humaines et socialesPsychanalyseThéorie psychanalytiqueAutres références MOI » est également traité dans AGRESSIVITÉÉcrit par Pierre KAUFMANN • 3 100 mots L'importance qu'a prise le concept d'agressivité dans le dernier état de la pensée freudienne tient à la position privilégiée qu'il occupe au point d'articulation, d'une part, des processus régressifs auxquels préside la pulsion de mort, d'autre part, de l'organisation culturelle animée par l'expansion d' Éros. 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